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Je voulais vous parler de 3 rencontres insolites mais réelles qui relient notre histoire locale à la grande histoire de France.

 

Pour commencer, petite chronologie de la monarchie en France durant la période qui nous intéresse, la 2e moitié du XIXe siècle.​Après la Révolution et la période Napoléonienne, une Restauration a mis en place deux frères de Louis XVI : Louis XVIII, puis Charles X. Charles X a régné de 1824 à 1830, jusqu'à la révolution de Juillet qui mit au pouvoir un lointain cousin nommé Louis-Philippe, duc d'Orléans. Louis-Philippe Ier fut le dernier monarque de France, entre 1830 et 1848. Suivirent la Révolution de 1848 et la IIe République, le Second Empire napoléonien de 1852 à 1870, puis la IIIe République.​

 

Ma première anecdote est celle de l'Abbé Le Roux, rapportée par Benjamin Jollivet en 1855.

Cet ecclésiastique fougueux et exubérant arriva au presbytère Bellislois en 1811. C'était un trégorrois au caractère bien trempé, qui n'avait pas cédé face aux persécutions révolutionnaires. Il préféra passer plusieurs années caché dans un chêne, chez lui à Trégrom, plutôt que de prêter serment à la constitution du clergé. À Belle-Isle-en-Terre on le connaissait donc comme un prêtre inflexible qui mettait une grande émotion dans ses réprimandes et ses sermons en breton. Il n'hésitait pas à gronder voire à malmener ses ouailles lorsque les limites étaient franchies. Il surnommait ces réprimandes musclées des "distribuer des bouquets", une périphrase qui faisait tantôt rire tantôt trembler les bellislois.

En prenant de l'âge, l'Abbé n'en devint que plus redoutable et plus passionné, quoique la fatigue se fit ressentir par moments.

St-Envel, St-Jacques, Locmaria,... traverser quotidiennement Coat-an-Noz et la vallée du Léguer pour célébrer des offices aux quatre coins de la paroisse devenait compliqué. Il voulait un vicaire pour le suppléer à Loc-Envel, mais les autorités ne répondaient pas. Et les mémoires locales nous rapportent que l'Abbé Le Roux eut un jour l'occasion de faire remonter sa revendication aux plus hautes sphères du pouvoir français.Dans les années 1830, le jeune prince François d'Orléans, fils de Louis-Philippe Ier, passa beaucoup de temps à Brest dans le cadre de sa formation navale. Il prenait donc fréquemment cette route Paris-Brest qui traversait notre commune, et fit un jour une halte dans un hôtel bellislois. L'Abbé Le Roux, qui s'inquiétait de l'agitation soudaine dans sa paroisse, lui fut présenté. L'abbé Le Roux en profita pour faire sa réclamation avec une franchise toute bretonne. Il montra au Prince que, sauf son respect, il n'était impressionné ni par lui ni par le Roi son père. La conversation s'acheva sur la promesse de distribuer un bouquet à Louis-Philippe si un vicaire n'était pas nommé pour assister monsieur Le Roux. Le bon Abbé parti, le Prince demanda aux locaux le sens de cette phrase cryptique et fut fort amusé par la menace du bouquet.

Il ne fait aucun doute que cette histoire de bouquet fut ressortie lors des conversations de la haute aristocratie parisienne.​

 

Ma deuxième histoire se passe dans les années 1850 et concerne le prince Charles de Faucigny-Lucinge, arrière-petit-fils du roi Charles X.

À découvrir la semaine prochaine...

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